Joël Colombet, Directeur Darty Saint-Etienne

On sait que l’investissement des jeunes gens au travail n’est pas le même qu ‘avant : ils recherchent moins de présence physique au travail et garder du temps de relations avec leurs amis. Ceci explique d’ailleurs pourquoi les métiers très exigeants en horaires ou aux plages horaires étendues (hotellerie, restauration) rencontrent plus de difficultés d’emplois que d’autres.

Mais la technologie aussi a évolué: on est plus branché, plus long temps dans la journée. Les informations nous sont accessibles partout à tout instant. Avec l’accès et la convergence des technologies, la nouvelle génération peut aller beaucoup plus vite dans son travail, pourvu que l’entreprise dispose des bons outils pour les former (e-learning, accès à l’information sur intranet ou internet) et les mettre à niveau .

Le monde change chez les clients aussi : eux aussi sont mieux informés, plus exigeants et réclament de la disponibilité et du professionnalisme. Fini le temps où l’on pouvait répondre« désolé, ce n’est pas mon rayon … » !

Quelques conseils aux jeunes qui entrent dans la vie active

D’abord, il faut avoir le « déclic ». Avoir envie ; c’est une question de maturité personnelle, en fonction de son vécu, de sa vie personnelle, de l’environnement parental ou amical. Mon déclic à moi ?

J’avais raté le brevet des collèges et je ne voulais plus continuer mes études. J’ai décidé de ne pas passer 2 mois d’été à ne rien faire ; je suis allé à l’usine. Là, j’ai compris que j’avais mieux à faire de ma vie. Je suis alors revenu dans le cycle classique par l’intermédiaire d’une 1ère d’adaptation puis un Bac G3, et suivi un BTS à Tezenas du Montcel à St Etienne.

Ne jamais se décourager dans les études. Même si beaucoup de matières semblent très éloignées de la réalité et peu valorisantes. Les études vous donnent une culture de base, un niveau d’études qui vous permet de vous présenter et d’ouvrir les portes des entreprises. Dans notre groupe, on ne prend pas de personnel en dessous de Bac +2. Ce n’est pas par cruauté, mais par nécessité, pour disposer de personnel ayant les bases pour s’adapter et acquérir la maitrise des techniques qui évoluent sans cesse.

Trouvez l’entreprise qui vous convient et construisez-y votre carrière, celle qui vous tend la main, qui vous correspond, avec laquelle vous avez de la proximité intellectuelle. L’entreprise donne ce qu’elle peut offrir : des opportunités de parcours, un contexte de travail, du temps d’encadrement, des formations, … Mais vous ne devez pas tout attendre de l’entreprise : les plans de carrière linéaire, c’est du passé et l’échec de nombre de ceux qui avaient du potentiel est dû au fait qu’ils ont attendu que ça vienne ! Rien ne vient sans investissement personnel : Il faut aller chercher l’information, l’expérience des autres; les compétences des managers, travailler beaucoup.

L’investissement personnel compte beaucoup pour la réussite de l’intégration dans l’entreprise. J’ai à l’esprit une jeune professionnelle, depuis 3 mois dans un magasin, il me semble qu ‘elle y est depuis 3 ans : elle est comme un poisson dans l’eau, cannait tout le monde, est disponible, curieuse, attentive aux évolutions des produits, …

Soyez autonome très vite, prêt à rebondir, ayez l’oeil affuté, et si on finit à 18h, il y a toujours à faire sur votre ordinateur pour connaitre les produits, la concurrence, les évolutions. Il y a encore 10 ans, les jeunes recrues devaient charger les rayons, comme les gestionnaires de stock dans la grande distribution ; aujourd’hui nos vendeurs prennent l’enseigne « en main », ils sont totalement polyvalents, doivent connaitre tous les produits et conseiller les clients sur toute la gamme ou trouver l’information pour eux ; la relation client prime.

Un conseil : si vous avez un entretien, surfez avant sur internet, cherchez de l’information sur l’entreprise, consultez son site, apprenez ses activités, ses implantations, ses valeurs, intéressez vous ! Cela fait 20% de la « note » du candidat. Ça fait la différence à compétence égale.

Recruter coûte très cher aux entreprises : en temps, en formation. On ne recrute pas pour trier ensuite, mais on ne garde pas des gens qui ne partagent pas la culture et les valeurs de l’entreprise, qui n’aiment pas vraiment le métier. Quand vous entrez dans une entreprise que vous avez choisie, absorbez sa culture, observez, adhérez à ses valeurs.

Enfin, on cherche moins de héros que de gens constants, réguliers dans leurs résultats et surtout ayant un« bon» état d’esprit : ceux qui aident les autres, qui sont responsables, qui s’intéressent et proposent, qui sont investis au quotidien et qui se montrent disponibles pour saisir leur chance de progresser, en prenant en charge des projets nouveaux, y compris loin de chez eux. Soyez mobiles